Découvrez qui sont les lauréats nationaux du concours de création étudiante du film court

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Le concours de création étudiante du film court 2023 portait cette année sur le thème Métamorphose.

1ER PRIX NATIONAL – 2000 €

Alice CHEVROLAT

étudiante en 2e année de Master CN Pcs Pratiques de la recherche à l’UFR Lettres Arts Philosophie Psychanalyse de l’Université Paul-Valéry de Montpellier (Crous Montpellier)

Greta Oto

Il m’est souvent arrivé de traîner de longues heures dans mon appartement, ayant trop de choses à faire et en même temps prise d’un ennui profond. Ce sont des moments de vide où j’attends que quelque chose se produise. Mon corps se ramollit, je ne suis plus capable que de rester allongée et pourtant je n’aime pas cette position. J’ai l’impression de déborder d’émotions, mélancolie ou nostalgie ça se ressemble, et pourtant je me sens vide. C’est mon état larvaire. Je suis tellement en proie à mes émotions, à ma sensibilité qu’il me semble que je me transforme. Je suis autre chose, une forme informe et plus rien n’est concret.
À cela s’ajoutent le doute et les questions existentielles : qui je suis ? qu’est-ce que je vis ? C’est le discours sur l’identité des choses de Tchouang-Tseu qui traduit ce que je ressens et qui vient comme socle à la construction du court-métrage (« Mais il ne savait pas s’il était Zhuangzi qui avait rêvé qu’il était un papillon ou un papillon qui rêvait qu’il était Zhuangzi »). Aussi, pour moi, la métamorphose est synonyme de retour à la nature. C’est accepter ses émotions pour se fondre avec elle.
J’ai donc choisi de créer deux espaces distincts filmés tous deux en 4 :3 pour accentuer l’aspect oppressant de l’ennui. Un premier, poisseux et sombre où l’état émotionnel (provoqué par un message vocal étrange) conduit à la transformation, c’est le cocon de la larve. Et un second, plus lumineux et naturel dans lequel est projeté le personnage qui se transforme.
Progressivement, l’espace du dehors contamine celui larvaire intérieur, notamment par le travail du son qui fait venir les éléments du dehors à l’intérieur. Enfin, j’ai choisi de filmer avec une danseuse puisque je voulais insister sur l’impact physique de la transformation. Le corps du personnage est d’abord endormi et mou puis se tend et reprend contenance à mesure qu’elle
se métamorphose. C’est un retour à une sensation corporelle pour reprendre le dessus sur le débordement émotionnel.

2E PRIX NATIONAL– 1000 €

Erik SEMASHKIN

étudiant en 1ere année de Licence cinéma à l’Université Paris 8 (Crous Créteil)

Nature Attack

Un oiseau décide de chasser des grillons, mais sa traversée va être plus compliquée que prévue.

J’aime le cinéma, qu’il soit plutôt “littéraire” comme du Tarkovski, ou plutôt “actif” comme un bon blockbuster américain. Dans ces derniers ce qui me fascine c’est l’adrénaline provoquée chez le spectateur, non pas grâce au scénario qui tient sur un ticket de métro, mais grâce au visuel et à la créativité de la mise en scène. C’est ce principe qui m’intéresse pour la création de NATURE ATTACK et de mes autres films.

Donner quelque chose à voir, à faire découvrir au spectateur qui n’a pas encore vu, et qui pourra donc plonger dans un nouveau monde pendant quelques minutes. Afin de créer ce monde j’ai voulu filmer en image réelle et donner un sentiment de réalisme en prenant de vrais insectes, animaux et verdures, pour qu’on puisse toucher visuellement cette forêt où se trouve l’oiseau, mais face à ce réalisme, j’ai voulu avoir une mise en scène complète des décors dans mon 16m2 à Paris, afin de contrôler la composition, lumière et jeu d’acteurs…, et pouvoir parfois de donner la liberté de partir des mises en scènes exagérés, voir totalement irréaliste.

A chaque fois je veux interroger la place de l’homme face à l’animal, la nature, et comment son impact (souvent sa consommation), va changer l’histoire de la nature, la métamorphoser. Dans ce film, a travers trois personnages principaux, l’Oiseau, le Grillon et l’Humain, je veux dépeindre à la manière d’une fable à morale, comment une simple poubelle déposée par l’Homme, va dérégler toute la synchronisation de la nature, en changeant la chaîne alimentaire des animaux, où la proie capture le prédateur, à cause d’un simple déchet.

3E PRIX NATIONAL – 500 €

Mylène SEGUY et Lucie LELAURAIN

respectivement étudiantes en 2e année de Master d’Arts à l’Université Lumière Lyon 2 (Crous Lyon) et en 3e année au Conservatoire de Rotterdam

Doolia

Mulet, un petit personnage d’une autre planète, embarque dans une valise à la découverte d’autres univers.

Il arrive dans celui des humains et découvre avec tristesse et effroi le désastre causé par les habitants et habitantes de ce monde nommé Terre.

Après avoir exploré différents endroits, il décide de retourner chez lui afin d’y apporter des fleurs de son monde pour embellir et métamorphoser cette planète Terre au bord de la suffocation.

Après un aller-retour, sa valise chargée de fleurs, il les pose une à une sur un sol sans vie.

Au contact des fleurs de son monde avec le bitume de la Terre, le sol et les infrastructures se transforment en une multitude de couleurs et tout reprend vie.

A travers ce court métrage, nous avons souhaité apporter un regard critique sur la situation actuelle de notre planète. Pollution, consommation, et destruction, la jeunesse est aujourd’hui mobilisée plus que jamais dans la rue pour défendre notre avenir face au futur incertain qui nous attend tous et toutes.

Mulet représente l’innocence et la naïveté qu’aurait un enfant face à une situation catastrophique. Semer des fleurs et peindre la Terre de couleurs seraient tellement simple si seulement cela pouvait toustes nous sauver de la catastrophe qui nous attend.

Il n’y a pas de planète B, malheureusement le monde de Mulet est irréel.

Métamorphoser notre planète Terre, c’est possible si tout le monde se sent concerné par le problème et se mobilise en même temps.

Avec son regard naïf et sa simplicité de raisonnement, Mulet nous amène à réfléchir sur la démarche que l’on devrait avoir face à l’urgence climatique !

Jury national 2023 :

Audrey GUATELLI, productrice

Emma CARVALHO et Yanis DA SILVA, Cinéfac

Marie-Laure ROUCHON, CNOUS

Fanny BARRAUD et Jérôme TERS, Sauve qui peut le court métrage

Bruno MASTELLONE, Traces de vies

Rémi LAROËRE, cinéma Le Rio

Jacques POUILLET, École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand

La remise des prix des concours étudiants aura lieu le mardi 17 octobre 2023 au Crous Clermont Auvergne et les œuvres lauréates seront exposées du 16 au 27 octobre prochain dans la Galerie Dolet.