
Le concours de création étudiante de la bande dessinée 2025 portait cette année sur le thème Courage.
1ER PRIX RÉGIONAL – 500 €
Moncef KIDDI
étudiant en 3e année de Physique à l’École Universitaire Physique, Ingénierie à l’Université Clermont Auvergne
Saut de liberté
Cette photo a été prise à Essaouira, lors de ma dernière visite au Maroc, mon pays natal.
J’y ai vu un jeune garçon s’élancer depuis les remparts, dans un geste fou et pur : un saut vers l’océan. Derrière lui, un garde tente de l’en empêcher.
À mes yeux, ce saut incarne un acte de courage brut, presque désespéré celui de se libérer de toutes les prises : des règles, des murs, du regard des adultes, de la peur.
Un instant de liberté totale, aussi dangereux qu’audacieux, où l’enfant prend son destin en main, le temps d’un vol.
Cette image parle de la jeunesse marocaine. De son énergie, de son besoin de s’exprimer, de fuir les limites qu’on lui impose, d’une manière je me retrouve dans ce saut vers l’inconnu, vers un autre pays plutôt que l’ocean.
Elle me touche profondément, car elle raconte aussi mon histoire, et celle de beaucoup d’autres.
2E PRIX RÉGIONAL – 300 €
Laélien JORGE
étudiant en 3e année à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand,
Héraclès
Le dragon souffle, l’air s’alourdit. Une chaleur dense s’impose, semblant émaner de cette bête fantastique. Fuir semblait être la solution. Mais l’enfant, se remémorant les histoires qui l’ont bercé, ne recule pas. Héraclès ne fuyait pas non plus, il faisait face.
Quand les autres enfants de son âge grandirent avec l’idée que le courage est l’acte de bravoure, l’enfant, lui, prit conscience du véritable sens de ce mot. Face à cette présence immémoriale, le courage ne semblait qu’être antonyme de l’affrontement. Alors l’enfant tendit sa main, laissant le souffle de l’animal lui caresser la paume. Le dragon baissa la tête, cachant ses crocs et refermant ses paupières. En cet instant fantastique, l’enfant, ayant fait preuve d’une grande sagesse, remercia Héraclès de lui avoir permis de se rendre compte d’une chose : le courage ne représente pas systématiquement la manière de passer à l’acte, le courage c’est prendre la bonne décision au moment où l’indécision mène à l’irréparable.
3E PRIX RÉGIONAL – 200 €
Lensy MATHURIN
étudiante en 3e année de Licence Biologie cellulaire/Physiologie à l’UFR Biologie de l’Université Clermont Auvergne,
Scars
Les combats d’hier, les épreuves traversées, les souffrances endurées ne sont plus que murmures du passé. Je n’ai peur de rien.
Le courage et la volonté transforment les plaies en empreintes, l’histoire en souvenir.
À travers ce cliché, je veux interroger l’ombre des blessures invisibles, celles que chacun porte en silence et même inconsciemment. Elles sculptent l’âme, façonnent le devenir. Un jour, sans bruit, la douleur s’efface, ne laissant derrière elle qu’une cicatrice, témoin silencieux et expressif d’une lutte. Loin d’être une faiblesse, elle est force et beauté, trace indélébile d’un être qui a survécu, et grandi.
Les marques sont des poèmes qui racontent l’histoire d’un être resté debout, porté par son courage. Car au-delà des souffrances, elles sont la preuve que rien ne peut nous briser et que le temps peut les réparer.