
Le concours de création étudiante de la bande dessinée 2025 portait cette année sur le thème Courage.
1ER PRIX RÉGIONAL – 500 €
Raphaël VICAT
étudiant en 1e année DNMADE Cinéma d’animation au Lycée René-Descartes à Cournon d’Auvergne
Le grand saut
Support : papier
Techniques : Crayon de couleur
Pour cette bande dessinée, j’ai voulu traiter le thème du courage de façon personnelle. Plutôt que de le représenter par un exploit physique, comme un saut spectaculaire depuis un rocher, j’ai préféré montrer une forme de courage plus discrète : celle qui consiste à résister à la pression des autres et à rester fidèle à ce qu’on ressent vraiment.
L’histoire suit Nathan, un jeune garçon en vacances, entouré d’un groupe d’enfants qui sautent d’une falaise. Contrairement aux autres, il n’en a pas envie. Mais un garçon du groupe, un peu prétentieux, essaie de le convaincre en lui disant que ne pas sauter, c’est être faible, qu’un “vrai homme” n’aurait pas peur.
Avec cette histoire, j’ai aussi voulu parler de ces idées qu’on impose souvent aux garçons dès qu’ils sont petits comme le fait qu’un “vrai homme” ne doit pas avoir peur, qu’il doit toujours prouver quelque chose. J’avais envie de montrer que le courage, ça peut aussi être tout simplement le fait de rester soi-même, de ne pas suivre le groupe juste pour rentrer dans une case.
2E PRIX RÉGIONAL – 300 €
Nicolas MARCHAND BARILLE
étudiant en 2e année Arts du spectacle à l’UCA
Mauvais rêve
Support : numérique
Techniques : Pinceau Aquarelle numérique
Pour cette bande dessinée, j’ai voulu parler du courage à travers une situation simple mais parlante et par laquelle nous sommes tous passés : une enfant qui décide, pour la première fois, de dormir sans sa veilleuse.
Ce petit geste marque un vrai pas en avant pour elle. Durant son sommeil, elle fait un cauchemar. L’origine de ce rêve vient des paroles de sa mère qui, en voulant lui faire une blague, lui a fait peur sans le souhaiter. C’est alors une manière d’aussi traiter du courage que traverse un enfant durant son parcours, face au monde qui l’entoure et à la maladresse éventuelle des adultes. Plutôt que de fuir ou de se laisser submerger, mon héroïne se met à hurler face à ce cauchemar, marquant ainsi son passage vers une nouvelle étape de maturité et une force d’esprit, ou de témérité, que certains enfants ont et qui les font paraître courageux. À la fin, sa mère la rejoint après l’avoir entendue crier. Ce n’est pas une “victoire” effaçée par l’arrivée d’un adulte, mais un rappel qu’on peut être courageux tout en ayant besoin de réconfort. Le courage ne veut pas dire être seul.
Avec cette histoire, je voulais montrer que le courage peut aussi exister dans les petites choses du quotidien. Ce sont parfois ces moments discrets, intérieurs, qui nous font vraiment avancer et nous rendent fier de nous même ou des autres.
Graphiquement, j’ai choisi le noir et blanc pour jouer avec les ombres, et évoquer cette ambiance sombre et inquiétante que les enfants ressentent de la nuit. Combien de fois nous sommes-nous apeurés au moment du couché, en imaginant des formes étranges à travers les ombres et les formes de la pièce. Ne faut-il pas du courage pour se convaincre soi même que ces étranges formes n’existent pas réellement ?
3E PRIX RÉGIONAL – 200 €
Éléa RAMBERT
étudiante en M1 Mondes contemporains à l’UCA
Comment attraper le vent
Support : numérique
Il existe des peurs qui nous bloquent, et des élans qui nous libèrent. Ninlil, petite fée qui tient son nom de “la Dame du vent” mésopotamienne, possédant des ailes magnifiques mais prisonnière de son vertige, incarne la tension entre l’attachement rassurant à l’éphémère et l’appel de l’inconnu. Son histoire, à mi-chemin entre conte poétique et réflexion sur le courage, met en lumière ce moment fragile où la vie nous demande de lâcher prise pour découvrir que nous avions des ailes depuis toujours.
Ici, le thème du courage n’est pas celui des héros flamboyants : c’est un courage discret et miraculeux, un courage qui naît dans le regard d’une fée sur un petit papillon sortant de son cocon et s’envolant dans le ciel. La métamorphose de Ninlil se joue dans cet instant où la peur cesse de la paralyser, et devient le tremplin de son envol.
Cette histoire se veut également un dialogue entre terre et ciel : la fleur mourante de Ninlil est un contraste mélancolique avec l’immensité des nuages où migrent les fées. Le papillon, fragile et déterminé, sert de miroir à Ninlil, en lui rappelant que toute renaissance exige d’abord un abandon. Inspirée par autrui, Ninlil va de l’avant et saute dans le vide de l’inconnu.
Accompagnée de ses ailes tremblantes avant de sauter, Ninlil symbolise un fait essentiel : le courage n’est pas toujours le fait de vaincre sa peur, mais plutôt d’avancer avec elle. Son voyage vers les nuages est une invitation à croire qu’il suffit parfois de s’élancer pour que la vie nous porte et nous fasse découvrir des choses insoupçonnées.
Cette bande dessinée se veut être une ôde à ceux qui osent essayer, même en tremblant.